Jean-Paul L'Allier échange avec Sébastien Bovet lors d'un colloque organisé par l'IAPQ et animé par Nelson Michaud.
C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Jean-Paul L'Allier, le maire qui aura donné à Québec son aspect de ville dynamique et d'avant-garde.
Grand démocrate, soucieux de la contribution des institutions à notre société, véritable moteur de la relance de sa ville, Jean-Paul L’Allier aura marqué plus que son époque.
Avec l’appui d’un certain nombre de personnes, dont le directeur général de l’ENAP de l’époque, Pierre DeCelles, il a animé avec François Tavenas, le Comité Québec-Capitale qui a été le moteur unificateur de plusieurs projets, en ouvrant un dialogue franc et direct qui a heureusement remplacé les querelles locales qui prévalaient auparavant. Y ont siégé dans les premiers temps, les Sam Hammad et Agnès Maltais qui étaient alors des leaders dans leurs champs d’activité respectifs et que Jean-Paul L’Allier avait intéressés à ce défi d’importance. Il a ainsi réussi à rallier les volontés diverses autour d’un projet de capitale à l’économie forte et diversifiée où le savoir, la culture et les hautes technologies avaient tous leur part à jouer en appui à l’ossature de base que constitue l’administration publique.
Visionnaire, il a aussi su penser la ville de demain. Certes en réaménageant des espaces, mais surtout en redonnant vie à un quartier moribond à partir d’un parc, des arts, d’institutions universitaires et des secteurs de pointes dans l’information et le divertissement. C’est ainsi que l’ENAP est fière d’avoir contribué à l’une des plus grandes réalisations urbaines du maire L’Allier, celle du vaste chantier de revitalisation du quartier St-Roch. Inauguré le 11 mars 1999, l’édifice abritant l’École nationale d’administration publique a amorcé l’arrivée du siège social de l’Université du Québec, de la TELUQ et de l’Institut national de recherche scientifique (INRS) regroupés autour de la Place de l’Université du Québec qui jouxte le Jardin St-Roch.
Jean-Paul L’Allier a surtout été un homme pour qui le bien commun, caractéristique première du secteur public, était le leitmotiv quotidien, autant comme ministre, comme délégué général du Québec ou comme maire. Leader convaincu, il n’hésitait pas à se laisser convaincre si une vision pouvait bonifier sa perspective. Il aimait l’échange, la joute d’idées. Le témoignage qu’il livrait dans le cadre d’un événement organisé par l’Institut d’administration publique de Québec sous le thème « la cohérence, la cohésion et l’opinion publique » en février dernier, nous présentait sa vision et sa lucide lecture des défis auxquels nos administrations publiques contemporaines et nos décideurs publics doivent faire face.
La communauté entière de l’ENAP exprime ses sincères sympathies à la famille et aux proches de Jean-Paul L’Allier et sa gratitude envers ce grand serviteur public.