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Nouvelle

Mettre en lumière la relation ambiguë des Canadiennes et des Canadiens avec les territoires nordiques

17 février 2025
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Paysage nordique

Deux chercheurs de l’ENAP mettent à jour le fossé entre le discours de réconciliation avec les peuples autochtones tenu par la classe politique canadienne et l’opinion publique. 

Le professeur Jean-François Savard et le professeur associé Mathieu Landriault ont sondé plus de 2 000 personnes au Canada pour mieux comprendre leurs perceptions des territoires nordiques (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut). 

L’objectif? Mesurer l’appui des membres de la population face à l’autonomisation de ce territoire. 

Voix publique et voix politique

Les résultats de leurs travaux, publiés dans la revue Options politiques en février 2025, révèlent qu’une majorité des personnes sondées estiment que le gouvernement fédéral devrait donner plus de pouvoirs et de responsabilités aux trois territoires nordiques (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut).

Notre sondage a révélé que l’autodétermination des peuples autochtones du Nord n’est pas une priorité majeure pour les Canadiens. C’est même un enjeu tout à fait secondaire. Les personnes sondées voient ces territoires du Nord canadien comme une région à protéger, d’un point de vue environnemental d’abord, plutôt qu’un milieu de vie pour les différentes communautés qui y vivent.
Jean-François Savard

Ce constat révèle un écart entre le discours politique des personnes élues pour la reconnaissance des droits ancestraux et le droit à l’autodétermination des peuples autochtones. 

Ce sondage confirme les résultats que nous avons obtenus lors des élections fédérales en 2019 et 2021 : en général, les Canadiennes et les Canadiens accordent peu d’importance à cet élément. En résumé, les gens sont pour l’autonomie de ces territoires et pour la protection de l’environnement. 
Mathieu Landriault
Quelques résultats du sondage réalisé en collaboration avec la firme SOM entre juillet et août 20241
Quelques résultats
63 % appuient l’idée que les territoires nordiques devraient se voir déléguer davantage de pouvoirs et de responsabilités
46 % ont une opinion négative de l’industrie minière dans le Nord canadien 
42 % perçoivent les infrastructures dans l’Arctique canadien comme étant d’une importance nationale
  • 1Source : Le grand paradoxe du Nord, Options politiques, 3 février 2025

Pour la suite, les deux chercheurs prévoient réaliser leurs travaux avec des résidentes et des résidents du Nord canadien. Cette étape permettra de révéler et d’analyser leurs perceptions et leurs opinions sur ces mêmes enjeux.

À propos des chercheurs

Mathieu Landriault est directeur de l’Observatoire de la politique et la sécurité de l’Arctique (OPSA) et professeur associé à l’École nationale d’administration publique (ENAP).

Jean-François Savard est directeur de l’Observatoire des administrations publiques autochtones (OAPA) et professeur associé à l’ENAP, où il enseigne l’analyse, la conception et la mise en œuvre des politiques publiques.

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