Le professeur reçoit une subvention de plus de 125 000 CAD des Fonds de recherche du Québec pour mener des recherches qui soutiennent la prise de décision au Québec.
Les Fonds de recherche du Québec (FRQ) ont accordé à Moktar Lamari, professeur à l’École nationale d’administration publique (ENAP), une subvention de 126 780 CAD. Accordé dans le cadre du 3e concours du programme Action concertée | Programme de recherche sur les impacts économiques des changements climatiques – volet synthèse des connaissances, ce financement permettra de poursuivre ses travaux sur les impacts économiques des changements climatiques.
Une équipe de l’ENAP, composée de la professeure Fereshteh Mafakheri et des chercheuses au postdoctorat Olfa Berrich et Nihed Fezai, se joint au professeur Lamari. Des chercheurs de France, d’Espagne et de l’Angleterre soutiendront également les travaux selon diverses expertises.
Les coûts économiques des changements climatiques
En plus des conséquences sur l’environnement géographique, les changements climatiques ont des impacts économiques de plus en plus importants, générant ainsi des coûts directs et indirects sur la société, notamment sur le travail et le capital humain. La consommation, l’investissement et l’épargne sont également touchés.
Ces évènements climatiques extrêmes ont des effets sur les politiques publiques en général. Dans les cas tels que les inondations, la recherche se penche sur les impacts en urbanismes dans les villes et sur la préservation des milieux. L’équipe du professeur Lamari se penche, quant à elle, sur l’opérationnalisation des conséquences économiques des changements climatiques.
Les dépenses reliées aux changements climatiques sont importantes pour les gouvernements. Le bien-être des personnes touchées, leur santé, leur patrimoine historique et leur écosystème sont affectés.
Ces coûts sont plus subjectifs et leur évaluation est plus difficile, souligne le chercheur. La santé et l’héritage culturel d’une population, par exemple, ne sont pas échangeables sur les marchés conventionnels. Mais ils entrainent tout de même des dépenses pour les gouvernements.
Objectifs des travaux
Le projet de recherche proposera, en premier lieu, le portait des connaissances actuelles sur les méthodes, les modèles et les approches de quantification des dépenses et des profits économiques liés aux programmes d’adaptation des capacités de compte. Ce portrait permettra la production d’un référentiel de bonnes pratiques en évaluation coût-bénéfice des impacts des changements climatiques utiles.
La synthèse des connaissances de l’équipe vise à identifier et à cartographier les méthodes, les modèles et les approches de quantification des coûts économiques des changements climatiques au Québec et dans des régions comparables pour la période allant de 2000 à 2024.
Les étapes
- la justification et les objectifs de la revue de la portée des connaissances;
- la méthodologie (critères d’inclusion, sources d’information et stratégie de recherche);
- la sélection et la rétention des études auprès des différentes sources des données telles que les articles scientifiques, les rapports gouvernementaux nationaux et internationaux des pays comparatifs.
Les travaux ont pour objectif de soutenir la prise de décision pour la mise en place de politiques publiques au Québec.
Le transfert des connaissances comme volet essentiel de la recherche
En plus d’un impact important sur la pratique et le développement de l’évaluation de coût-bénéfice au Québec, le rapport final proposera des outils et des documents pratiques et vulgarisés aux partenaires gouvernementaux, aux organisme sans but lucratif (OBNL) et aux personnes concernées.
La mesure coût-bénéfice de ces impacts n’est pas une activité ésotérique et impossible ! Il est très essentiel pour nous de pouvoir faire un transfert de connaissance au terme du projet, entre autres en produisant une trousse à outils utiles pour nos partenaires du gouvernement du Québec et du Canada.
Parmi les outils proposés, une version ajustée, sous forme de manuel pratique sera publiée aux Presses de l’Université du Québec. Deux ateliers de transfert de connaissance sont également prévus pour les différents partenaires. Le premier aura lieu en décembre 2025 pour un public issu d’organismes divers et de plusieurs représentants des ministères du Québec.
Par ailleurs, le rapport de recherche et la « Trousse méthodologique » seront accessibles aux différents ministères provinciaux concernés par l’analyse et l’évaluation des politiques et programmes ciblant la lutte aux changements climatiques, ainsi que leurs incidences dans le temps.
À propos de l’équipe de recherche
Le professeur Moktar Lamari, économiste de formation, enseigne l’évaluation économique des politiques publiques depuis 19 ans. Il a à son actif une centaine d’articles, rapports et livres portant sur les méthodologies pour l’évaluation de programmes, notamment sur les changements climatiques, et l’analyse des coûts et des bénéfices. Le chercheur a obtenu de nombreux financements du FRQ et du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).
La professeure Fereshteh Mafakheri, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la transition bioénergétique, est aussi affiliée à l’École d’ingénierie Gina Cody - Université Concordia. Ses financements proviennent du CRSH, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, du FRQ, de Ressources naturelles Canada, du Conseil national de recherches Canada et des MITACS. Elle dirige le Laboratoire de modélisation et de recherche opérationnelle (DeciMAL).