L’équipe dirigée par la professeure Lara Maillet reçoit plus de 500 000 CAD des Instituts de recherche en santé du Canada pour des travaux en santé.
L’implantation de la loi 15 par le gouvernement du Québec en 2023 a donné lieu à une importante réforme du système de la santé, entre autres avec la création de l’Agence Santé Québec. La volonté de l’administration publique de renouveler et de moderniser l’encadrement de ce milieu a également eu pour conséquence de mettre en action une réflexion sur les organisations et les services qu’elles rendent.
La gestion de proximité, qu’elle soit humaine ou géographique, est un élément phare de cette réforme.
C’est dans cette foulée que la professeure de l’École nationale de l’administration publique (ENAP), Lara Maillet, lance le projet de recherche « Évaluation de l’implantation de la gestion de proximité et de la variation des effets en contexte de réforme au sein du système de santé québécois ».
Pour mener à bien ces travaux scientifiques, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont récemment accordé 512 552 CAD à la chercheuse pour une durée de 4 ans.
Nous sommes particulièrement fiers de cette subvention des IRSC pour ces travaux menés par la professeure Maillet. Cette équipe multidisciplinaire permettra de croiser des savoirs importants et des expériences variées pour mieux définir l’un des projets importants de notre société : la santé.
Une équipe pluridisciplinaire
Chercheuse en santé publique et spécialiste en gouvernance des organisations de santé et de services sociaux, Lara Maillet est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en systèmes adaptatifs en santé et services sociaux (CRC Sa3S). Sa programmation de recherche porte sur le renouvellement de la gouvernance et l’adaptation des organisations de santé et services sociaux, à partir de travaux alliant des démarches participatives à des méthodologies mixtes. Son équipe explore des enjeux de sociétés importants, comme la prise en compte de populations vulnérables et marginalisées au sein des transformations des systèmes de santé actuels.
Pour cette subvention projet des IRSC, elle sera soutenue par les co-chercheuses de l’ENAP, les professeures Mélanie Bourassa Forcier, spécialiste en droit de la santé, Audrey L’Espérance, spécialiste en gestion des services de santé et des services sociaux, et Nassera Touati, spécialiste en gestion de la santé et du changement.
Mylaine Breton, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, Sébastien Carrier, professeur à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke, et Géraldine Layani, professeure adjointe de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. S’ajouteront deux collaboratrices outre-Atlantique, Anne Berthinier-Poncet du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM, Paris) et Isabelle Aubert de l’IAE Lille University School of Management.
Des représentantes et représentants de Santé Québec, de différents Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS et CISSS), du Commissaire à la santé et au bien-être ainsi que du Centre de recherche Charles-Lemoyne et de l’Institut Universitaire de Première ligne en santé et services sociaux participeront également aux travaux en tant qu’utilisatrices et utilisateurs de connaissances.
Identifier les facteurs d’implantation de la gestion de proximité
La prise de décisions le plus près possible de l’action, avec une perspective territoriale et géographique est au cœur de la gestion de proximité. Mais, si la santé et les services sociaux sont essentiels au bien-être des populations, leur gestion est complexe.
L’accessibilité aux soins, la relation humaine entre usagères et usagers et les personnes professionnelles, les caractéristiques démographiques et culturelles des régions du Québec ou encore une imprévisible pandémie de SARS-Cov13 sont autant d’éléments qui peuvent perturber ce système complexe. Ces caractéristiques sont également l’occasion de démontrer la créativité et l’agilité de nos organisations et des individus qui y travaillent.
Nos travaux précédents ont exploré divers modèles de gouvernance robuste et de gestion matricielle en lien avec la gestion pandémique et postpandémique. Ce projet approfondira l’analyse des conditions d’implantation post-réforme (PL15), de l’efficacité, de la diffusion et de la routinisation de la gestion de proximité à différents niveaux de prises de décision.
La loi 15 (PL15)
Cette loi propose de renouveler l’encadrement du système de santé et de services sociaux. Elle a pour objet de mettre en place un système efficace, notamment en facilitant l’accès des personnes à des services de santé et à des services sociaux sécuritaires et de qualité, en renforçant la coordination des différentes composantes du système et en rapprochant des communautés les décisions liées à l’organisation et à la prestation des services. La loi propose diverses mesures pour atteindre cet objectif soit, notamment de reconnaître à toute personne le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats, continus, personnalisés et sécuritaires.
Pour l’équipe, l’évolution vers une gestion des interdépendances devrait permettre une meilleure intégration des besoins locaux tout en équilibrant autonomie régionale et coordination provinciale. Mais pour cela, il faut optimiser la réactivité et l’efficacité du système de santé québécois.
C’est exactement ce que ce projet souhaite étudier ! La chercheuse et son équipe espèrent ainsi générer des connaissances et enrichir la réflexion autour des réformes en santé, tout en générant des outils pour accompagner les établissements de santé dans l’implantation de la gestion de proximité, mais également dans les processus de prise de décision au plus proche de l’action!